Célébrons les Femmes qui Protègent le Monde
Un combat toujours d’actualité
Le 8 mars, nous célébrons la Journée internationale des droits des femmes. Une date clé pour rappeler que les inégalités persistent, y compris là où on les attend le moins. Dans des pays dits civilisés, des droits que l’on pensait acquis sont aujourd’hui remis en cause. Ailleurs, ils restent un combat quotidien. Face aux crises économiques, aux guerres et aux bouleversements climatiques, les femmes sont souvent en première ligne, précaires mais résilientes, victimes mais combattantes.
Elles sont nombreuses, celles qui, à travers l’histoire, ont levé la voix, non seulement pour les droits des femmes, mais aussi pour la planète, la faune, la flore. Car ces luttes sont indissociables. Aujourd’hui, nous voulons en mettre cinq à l’honneur. Cinq femmes visionnaires qui, chacune à leur manière, ont façonné un monde plus juste et plus durable.
Simone Veil (1927 – 2017) : Le combat pour la dignité
Il est des noms qui résonnent au-delà des époques. Simone Veil en fait partie. Survivante de la déportation, elle aurait pu se taire, se faire discrète. Au contraire, elle a choisi de se battre. En 1974, devenue ministre de la Santé, elle fait face à une tempête politique en portant la loi légalisant l’avortement en France. Attaquée, insultée, menacée, elle tient bon. Sa loi, devenue historique, a changé des millions de vies.
Mais son engagement ne s’arrête pas là. Européenne convaincue, elle milite pour une société plus juste, où l’égalité et la démocratie ne sont pas des promesses en l’air. Elle savait que les crises humanitaires et écologiques touchent d’abord les plus vulnérables, en premier lieu les femmes. Son héritage est immense.
« Venus de tous les continents, croyants et non-croyants, nous appartenons tous à la même planète, à la communauté des hommes. Nous devons être vigilants, et la défendre non seulement contre les forces de la nature qui la menacent, mais encore davantage contre la folie des hommes. »
SIMONE VEIL
Jane Goodall (1934 – ) : L’amour des animaux, un combat féministe
Imaginez une jeune femme, sans diplôme universitaire, débarquer en pleine savane tanzanienne, armée seulement d’un carnet et d’une patience infinie. Jane Goodall a bouleversé notre regard sur les chimpanzés et, par extension, sur nous-mêmes. Elle a montré que ces primates ont une culture, des émotions, une intelligence bien plus fine qu’on ne l’imaginait.
Mais Jane n’est pas seulement une scientifique. Elle est aussi une militante, une éducatrice, une source d’inspiration. Elle crée Roots & Shoots, un programme qui sensibilise les jeunes du monde entier à la protection de la nature. Aujourd’hui encore, du haut de ses 90 ans, elle parcourt la planète pour transmettre son message : respecter la vie, sous toutes ses formes.
Le monde dans lequel nous vivons est une merveille qui me fascine. Quand je pense que nous sommes en train de le détruire, alors qu’il nous reste encore tant à apprendre sur lui ! Nous nous croyons plus malins que la nature, mais c’est faux. Notre intellect est admirable, oui. Mais il nous faut humblement reconnaître que la nature est encore plus intelligente que nous.
JANE GOODAL
Wangari Maathai (1940 – 2011) : Planter des arbres pour libérer les femmes
Elle a planté un arbre. Puis un autre. Puis des millions. Wangari Maathai, première femme africaine à recevoir le Prix Nobel de la Paix, a fondé le Green Belt Movement, qui a permis à des milliers de femmes kenyanes de retrouver leur indépendance financière grâce à la reforestation.
Son idée est simple, mais révolutionnaire : protéger la nature et autonomiser les femmes vont de pair. Elle s’oppose aux gouvernements corrompus qui pillent les ressources, elle dénonce les injustices, elle se bat, parfois au péril de sa vie. Son combat dépasse la question écologique : il est profondément politique, féministe, humaniste.
Elle a planté un arbre. Puis un autre. Puis des millions. Wangari Maathai, première femme africaine à recevoir le Prix Nobel de la Paix, a fondé le Green Belt Movement, qui a permis à des milliers de femmes kenyanes de retrouver leur indépendance financière grâce à la reforestation.
Son idée est simple, mais révolutionnaire : protéger la nature et autonomiser les femmes vont de pair. Elle s’oppose aux gouvernements corrompus qui pillent les ressources, elle dénonce les injustices, elle se bat, parfois au péril de sa vie. Son combat dépasse la question écologique : il est profondément politique, féministe, humaniste.
Les arbres ont tenu une place essentielle dans ma vie et ils m’ont appris bien des leçons. Chaque arbre est le symbole vivant de la paix et de l’espoir. Avec ses racines profondément ancrées dans la terre et ses branches qui s’élancent vers le ciel, il nous dit que pour aspirer à aller toujours plus haut, nous aussi nous devons être bien enracinés au sol car, aussi haut que nous nous élancions, c’est toujours dans nos racines que nous puisons notre force.
WANGARA MAATHAI
Rachel Carson (1907 – 1964) : La femme qui a révélé les dangers des pesticides
Avant elle, personne n’osait défier l’industrie chimique. Dans les années 60, Rachel Carson publie Printemps silencieux, un livre qui expose les ravages des pesticides sur la faune et la santé humaine. C’est une bombe. On tente de la discréditer, de l’intimider. Mais son travail est irréfutable.
Elle ouvre les yeux du monde sur l’impact de l’activité humaine sur la nature. Son combat marque la naissance du mouvement écologiste moderne et aboutit, des années plus tard, à des interdictions de produits toxiques. Elle prouve que la science peut être un outil au service du bien commun, et que la voix d’une femme, aussi seule soit-elle, peut faire trembler des empires.
Les plaisirs sans fin du contact avec la nature ne sont pas réservés aux scientifiques, mais accessibles à tous ceux qui se placent sous l’influence de la terre, de la mer, du ciel, et de leur existence surprenante.
RACHEL CARSON
Sylvia Earle (1935 – ) : La gardienne des océans
Sylvia Earle vit pour la mer. Exploratrice infatigable, elle passe plus de 7 000 heures sous l’eau, dirige des expéditions, alerte sur les dangers qui menacent les océans. Première femme à diriger la NOAA, l’agence américaine de l’observation océanique, elle est aussi une formidable vulgarisatrice.
Elle fonde Mission Blue, une organisation qui milite pour la création de zones marines protégées. Pour elle, préserver les océans, c’est préserver l’humanité. Elle incite les jeunes, et notamment les jeunes femmes, à s’engager dans les sciences et à briser les barrières d’un monde encore trop masculin.
Même si vous n’avez jamais la chance de voir ou de toucher l’océan, l’océan vous touche à chaque respiration que vous prenez, à chaque goutte d’eau que vous buvez, à chaque bouchée que vous consommez. Tout le monde, partout, est inextricablement lié à l’existence de la mer et en dépend totalement.
SYLVIA EARLE
Un monde plus juste, un avenir à écrire ensemble
Cinq femmes. Cinq parcours hors du commun. Cinq engagements qui rappellent une vérité essentielle : les droits des femmes et la protection de la nature sont intimement liés. Quand une société donne aux femmes les moyens d’agir, elle protège aussi mieux son environnement.
Mais la lutte continue. Partout dans le monde, des femmes se battent encore contre la précarité, l’exploitation, la destruction de leur écosystème. Que faire ? Soutenir ces initiatives. S’informer. S’engager, même à petite échelle. Chaque geste compte.
En cette Journée internationale des droits des femmes, rappelons-nous que changer le monde n’est pas un rêve lointain. C’est une réalité qui se construit, jour après jour, avec des voix qui osent et des actes qui s’additionnent. 🌿